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Texte Libre

Fond De Grenier..

15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 11:26
Le temps est un fichu piège à une seule dimension..

Quoi de plus frustrant.  Vous voudriez  "prendre le temps de", mais nenni, c'est lui qui vous prend.. Prétention nôtre : "Prendre le temps!"...Quel pouvoir avons nous sur lui ? Nous avons pouvoir sur nos actes, mais le temps lui, il se moque royalement de nous, nous ne le triturerons pas  notre guise.. nos actes nous les insérerons comme nous pourrons dans les mailles du filet, rien de plus...

Vous aimeriez bien voyager dans le temps, vous faire visiteur dans un autre monde. Et, par dessus le marché, ne pas être simple passant distrait, mais vous faire ce type dans le néolithique qui va tailler cette pierre, être de cette première génération qui découvre comment produire le feu.. De la première génération.. Nous qui nous sommes si fiers de pouvoir dire "Je suis de ce siècle qui a vu la naissance de l'ordinateur". Si nous pouvions être de cette génération, petit enfant voir à côté ce bonhomme qui réussit à produire le feu..  Le vivre de l'intérieur, avec nos sentiments d'alors... Et tout en même temps, dans un coin de notre tête, avoir conscience de notre aujourd'hui...Vivre dans ces deux espaces.

Sans doute y étais-je dans cet univers. Et vous aussi.

Peut-être vivons nous plusieurs vies? .. Mais nous ne sommes pas capables de nous souvenir de ces autres vies, autant dire que nous ne les avons pas vécues. Il ne nous en reste qu'une vague connaissance, de celles que l'on enregistre à l'école, de celles dont on entend parler le soir à la télé... Nous, nous avons connu la télé en noir et blanc, quand il n'y avait que ça. Mais nos enfants, déjà, ne savent pas ce qu'est cette expérience de la télé qui arrive dans nos campagnes... Et puis, ces moments, enfant, vécus de l'intérieur, nous y étions. Nous avons oublié la naissance, nous avons oublié la tétée. Et pourtant nous acceptons cette perte, en douceur...

Bien plus encore, ça nous possède  davantage ce : "Et dans mille ans, à quoi ressemblera le monde ? Qu'aurons nous découvert, aurons nous réussi à nous téléporter, à aller plus vite que la lumière, à tricher avec les lois de la physique telles que nous les connaissons aujourd'hui ?, les dépasser. N'en faire que sous-ensemble minimal d'une autre physique plus vaste" .  Voilà qui nous titille.. Et là encore, nous y serons.. Mais nous aurons oublié l'individu que nous sommes, celui qui est de ce monde qui est passé de ces gros ordinateurs bien encombrants à ces toutes petites machines qui tiennent dans les poches.. Et peut-être, dans ce monde à venir, aurons nous des machines pensantes, des machines mieux que pensantes, des machines dotées de sentiment, des machines prises elles aussi au piège de l'incertitude, du doute, des espoirs, de l'intuition et du désespoir..  ça vous bouffe tant votre curiosité est grande, ça vous frustre ce non-savoir, ce désir que vous ne pouvez satisfaire. Y être, mais ne pouvoir rapporter...

Un jour nous ne serons plus. Morts, oubliés, perdus dans un vaste néant. Là encore, ça vous chatouille le neurone... Peut-être, pourtant, à nous endormir chaque soir, devrions nous savoir de quoi il retourne, hormis ces moments puissants, quand vos rêves vous possèdent... Mais précisément, nous ne savons pas, nous n'y sommes pas..Nous ne pouvons que dire  : "Rien..". Mais qu'en savons nous? Que savons nous des activités secrète de notre cerveau dans ces moments là, de ces ordonnancements qui, peut-être, se font dans nos têtes  ? Il nous faudrait être deuxième cerveau.. Imaginer un sommeil que nul rêve ne vient troubler, un sommeil sans trêve ni retour..

La physique nous parle de “ Big-Bang ”.. Et ça nous piège. Imaginer que l'objet, l'existant, procède d'un vague néant, ou simplement, bêtement, d'un "Nous ne savons rien du monde, de ce grand boum"..Une existence qui n'a pas de pourquoi. Pourtant il est trop bien ordonné ce monde, avec ces particules qui se groupent en atomes, et ces paquets qui nous font des éléments chimiques bien classés, et ces éléments qui se font vie...  C'est trop perturbant , tout autant que de dire “ ça a toujours été, ce n'est qu'un épisode ”.. Mais le  "ça a toujours été" , ne peut que perturber notre bonne vieille pensée, nos bons vieux réflexes acquis tout petit, quand on vous dit : “ les choses ont une origine, ça n'apparaît pas comme ça, ex-nihilo. ” ... Tout autant.. Big crunch....Euh.. Et après le big-crunch..?

Et nous sommes là, le bec dans l'eau, à nous dire que le temps n'existe que parce qu'il y a des évènements qui nous permettent de lui donner une présence...Mais premier évènement, ça veut dire quoi ?  Et quand il ne se passe rien ? On trouve le temps bien long!   Mais nous ne le trouvons bien long que parce que nous avons des repères, du déjà-vécu qui nous permet ces mesures..

Le temps nous bouffe.. Il nous possède, nous n 'avons aucun pouvoir sur lui.. Un jour nous avons reçu ce message d'extra-terrestres bien lointains, ça a voyagé pendant des années lumière, à n'en plus  finir. Il est tombé ce petit mot “ Y'a quelqu'un ? Si oui, merci de nous envoyer un accusé-réception ”... . Et nous répondrons, pour dire “ Nous sommes là ”... Notre message traversera les vastitudes de l'univers... Et l'émetteur, lui, se sera tranquillement éteint...Ou bien, comme dans ces bouquins de S.F, on se moque du temps.. On passe d'un système solaire à l'autre en cliquant dans nos doigts....

Il ne nous reste plus, paisiblement, qu'à jouir de l'instant qui passe. Installé dans ce fauteuil siroter cette bière bien fraîche, tout en regardant d'un oeil distrait une télévision. Jouir du moment, regarder la trace laissée par les avions dans le ciel, flâner à ce monde...

Nous voilà, au bout de la 3ème bière, à nous dire "Et Dieu, dans tout ça ? ".. D'où sort-il ? Et lui aussi sera ce même mystère, à se demander lui même : "Et moi d'où je sors .. J'ai toujours été là ? Et je réussis à ne pas trouver le temps long ? .. Beuh non! Le temps, c'est moi qui l'ai inventé... "


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commentaires

R
oui, Jean Rostand a dit dans un de ses livres: "L'espèce humaine passera comme ont passé les dinosauriens et les stégocéphales. Alors de tout ce qui contitue la civilisation humaine et surhumaine, art, philosophie, religions idéaux il ne restera rien, sera aboli pour jamais en ce recoin d'univers l'aventure falote du protoplasma. Aventure, qui sur d'utres planète a peut-être déjà pris fin, aventure qui sur d'autres planètes peut-être se déroulera, partout créatrices des memes douleurs et des mêmes illusion, partout promise dès le principe à l'échec final et à la ténèbre infinie."
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L
<br /> .. Manque de bol, Rostand est passé avant moi.  Tous c es efforts et toute cette aventure humaine pour le grand retour au néant.. Zut alors.. Bon, qui appuie sur le bouton et nous fait<br /> quelques magnifiques chamignons, que je puisse en profiter de mon vivant....?<br /> <br /> <br />
A
Belle réflexion sur le temps (pas la météo dont on parle à chaque fois que l'on ne sait pas quoi dire !...). Pour moi, je résume la question en me disant que l'existence est divine et que les yeux sont humains. Une façon de dire que l'existence est un mystère que les sciences ne peuvent pas résoudre. On peut produire de la vie, un jour les robots parleront intelligemment et acquerreront une certaine conscience mais le mystère de l'existence restera toujours aussi épais. Autant de raison pour bien vivre l'instant présent !cordialementalainB
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L
<br /> Vivons.. Et peu nous chaut le temps qui'il fera demain.. Jouissons du jour qui passe, oublions le souci d'hier, et n'anticipons point les malheurs d'après demain..<br /> <br /> <br />