J'ai tellement la flemme que je me contente de faire dans la citation, juste pour vous mettre l'eau à la bouche...
de
R.L. Stevenson
Une apologie des oisifs
Une activité intense, que ce soit à l’école ou à l’université, à l’église ou au marché, est le symptôme d’un manque d’énergie alors que la faculté d’être oisif est la marque d’un large appétit et d’une conscience aiguë de sa propre identité. Il existe une catégorie de morts-vivants dépourvus d’originalité qui ont à peine conscience de vivre s’ils n’exercent pas quelque activité conventionnelle.(…) Ils ne prennent aucun plaisir à exercer leur facultés gratuitement. (…) Rien ne sert de parler à des gens de cette espèce : ils ne savent pas rester oisifs, leur nature n’est pas assez généreuse. Ils passent dans un éta t comateux les heures où ils ne peinent à la tâche pour s’enrichir…. …. Les plaisirs sont source de plus de bienfaits que les devoirs car, comme la faculté de compassion, ils ne sont pas contraints, et représentent donc une double bénédiction.(…)Aucun devoir n’est plus sous-estimé que le bonheur. En étant heureux, nous répandons des bienfaits anonymes sur le monde, qui nous restent souvent inconnus, ou, lorsqu’ils sont révélés, ne surprennent personne autant que leurs auteurs.
de Pierre Sansot
Du bon usage de la lenteur
Ce qui me scandalise chez ceux que je nomme les infatigables, c’est que leur énergie ne s’ ‘épuise jamais.(…)
Nous sommes tentés, je ne dis pas d’égaler les plus performants, mais de ne pas être ridiculement dépassés par eux. Cette visée s’avère maladroite et inconséquente. D’abord les infatigables s’aperçoivent que d’autres concurrents cherchent à les rattraper. Ils se retournent avec quelque surprise et redoublent d’énergie en nous narguent : « Quoi, ces hommes quelconques auraient la prétention de nous accompagner.? » Ce défi supposé constitue pour eux le meilleur des stimulants; En second lieu, par nos efforts, nous élevons malgré nous la norme moyenne (pas si moyenne que cela )du travail du groupe, et Il nous faut à nouveau courir après un idéal devenu supérieur à ce qu’il était. Dans leur égoïsme, les infatigables pensent rarement aux traînards qu’ils exécutent et poussent vers la porte de sortie. Je n’ai jamais observé l’un d’eux proclamant à son patron : « Vous tiendrez compte de mon surcroît de services rendus. Il compensera le déficit de certains de mes camarades ».
Bon, vous êtes bien courageux d'être descendus jusque là, je me demande si vous méritez de faire partie de la bande...