Objets inaminés.. Votre âme piégée dans de noirs desseins, animés des pires intentions : desseins animés.
Objets. Vêtements entassés, armoires surchargées... Premier jour des soldes..
Machines supposées nous libérer. Elles prennent leurs aises, s'animent, occupent l'espace. Ils sont là, tous ces objets, à envahir nos existences, encombrer têtes et logis. Machines qui tombent en panne et que nous ne savons pas réparer. Objets accumulés. Multipliés. Les "ça pourra toujours servir", les "Ils faisaient des prix".. Objets jamais déballés, objets oubliés.. Distances...
Aspirerai-je, l'âge venant à je ne sais quel semblant d'ascetisme ? Obsédé par la machine, le nez collé sur l'écran, les doigts sur le clavier. VIctime de je ne sais quelle addiction. Riez, gaussez vous.. L'homme sensé se met à rire : Le voilà à nous donner des leçons, l'homme au micro.
Pièges. Ces machines, nous devons les servir. Elles ne nous servent pas. Ces automobiles, il nous faut les piloter. Ces machines à laver, il nous faut les alimenter.. Lave-vaisselle, il nous dispense du : "C'est ton jour..". Il nous fait le coup du "pas besoin de s'emmerder, une plaie en moins"... Nous libère du torchon partagé. Obsession du téléphone de poche. Où que tu sois, on saura te trouver. Obsédé tu te jeteras sur ses touches...Président tu te montreras fort pris, toujours disponible...pour cette machine dans la main Plus jamais ne seras anonyme, distant, oublié. La puce sous la peau, l'électrode dans le cerveau, relié directement au grand pilote planétaire.
Objets à servir.. les multiples "pan t'est mort" de ton portable dernier cri te dispenseront du trop pénible silence, du trop douloureux "rien-faire", de la conversation tranquille avec ton voisin de tram, de train.
Tout est bon chez lui, y a rien à jeter. Objets en multiples exemplaires. Objets ils finiront comme nous. Encore quelques uns feront-ils dons de leurs organes, dans un vaste recyclage. Tu les vendras au vide-grenier d'où tu prendras soin de ne pas repartir les mains vides.