Je vous préviens tout de suite : j'y cause de mon nombril.. Vous avez tout intérêt à vous tirer à la vitesse grand Vé...
Vous suivez une formation en psychologie... Que recouvre le mot addiction ? Monsieur IgrecJi a bien voulu vous laisser un témoignage qui ne saurait à lui seul ... Il accepte de répondre à toutes vos interrogations.. Précisions importantes pour ce tableau clinique : Le patient souffre d'une amnésie retro-antérograde et est soumis depuis 2002 à traitement antiépileptique.
MON NOMBRIL
Ouvrir le cahier. Voilà qui vous possède de l'intérieur... Chaque jour, on s'y remet, on y replonge, on mâche et remâche, on en bouffe, ça vous remplit la tête le neurone, on n'en peut mais..
Ils s'entassent, là, se font prétexte à se faire pense-bête, mémoire d'un sans-mémoire. 96 pages, 21x29,7, petits carreaux... Tailler le crayon, gras, aussi fragile que tous les mots qu'on va tracer.. Pousser le vice jusqu'à noter l'heure à la minute près, y revenir dans la journée, ramener sa fraise comme une bouffée volée à clope virtuelle, en rajouter.. Ecrire. Noter. Empiler les mots, remplir, se faire piéger par la vacuité du jour qui passe, à n'en plus finir...En rajouter, en remettre, rire, se moquer, pisser les mots. Se soulager. Dire merde. Et puis : "Zut, j'ai laissé le cahier au bureau".. Le week-end s'alourdit de l'absence, le discours qui vous ronge la tête vous ne pouvez le lâcher, il va se perdre dans les méandres du temps.. Voilà qui fait mal. Et puis, l'autre, peut-être bien, si j'ai oublié l'objet sur le bureau, il va y plonger, se gausser...
On va en prendre quelques uns dans le paquet, ouvrir, plonger, suivre le fil, sauter de pages en page...Plonger dans les anciens, au pied de la pile... 2002, 2003... Elle va dire :"Dis papa, c'est ton journal ?". On n'oublie pas d'en mettre deux ou trois dans le sac, à se faire talisman, bible, bouts d'existence. S'y remettre.. Encore et toujours...
La machine est là qui vous provoque... Toute la journée cette autre vous aura fait face, possédé.... Vous voilà en vôtre chez-vous.. Jeter le sac, d'un bras vif vous balancez un vêtement informe .. Allumer... Quelqu'un aura-t-il ? Des mots ? Des messages, Des commentaires, la boîte, les maux de passe... Et puis... Tant de jours sans avoir jeté ces maux à la face du monde, la bonne blogue dont on rigole ou bien mots amers, âme blessée.. S'y remettre, ça vous bouffe.
...N'avoir rien à dire.. ça tombe bien, voilà qui me donne prétexte à le dire en un article de blog.... Je pourrai toujours le virer.